Les brimades sont un problème qui inquiète des millions de parents dans le monde. Tout enfant peut être victime d’intimidation, et c’est pourquoi nous devons rester attentifs à tout signe d’intimidation. La psychologue María José Ruiz Pastor répond à toutes nos questions sur le harcèlement.
Quels sont les signes qui nous font suspecter une intimidation ?
Chez de nombreux enfants, ce que l’on observe, c’est un changement de comportement. Souvent, les enfants ne verbalisent pas ce qui leur arrive, mais nous remarquons des problèmes de sommeil, d’alimentation, d’irritabilité, de dépression ?
Chez les enfants plus âgés, nous constatons qu’ils s’isolent socialement, qu’ils cessent d’avoir des amis, qu’ils préfèrent être seuls à la récréation. Tous ces types de comportement indiquent que quelque chose ne va pas et c’est à ce moment-là que nous devons intervenir pour voir ce qui se passe. L’idéal serait de parler à l’enfant, de l’écouter beaucoup et d’aller à l’école, de parler à l’enseignant et de prendre des mesures pour soulager la souffrance de l’enfant.
Quel est le profil de l’enfant victime de harcèlement ?
En principe, tout enfant peut être victime d’harcèlement, mais les brimades ont tendance à bien choisir leurs victimes : il s’agit généralement d’enfants plus soumis et plus renfermés, qui ont moins d’amis et de soutien social. Ils savent qui ils peuvent choisir et qui ils ne peuvent pas… s’ils doivent choisir un enfant pour en sortir plus fort, ce sera le plus faible.
Comment distinguez-vous les brimades des bagarres à l’école ?
Pour que cela soit considéré comme de l’intimidation, il faut que ce soit quelque chose qui se répète. Une bagarre peut être quelque chose d’impulsif, mais on peut les séparer, ils se calment et cela ne doit pas se reproduire. Si un enfant traite mal un autre enfant de manière répétée, en l’agressant, en l’humiliant, en l’isolant, en le blâmant… il s’agit d’une maltraitance, car elle se poursuit dans le temps.
Comment amener l’enfant à nous dire ce qui lui arrive ?
Souvent, les parents de l’enfant victime de harcèlement l’apprennent par d’autres parents ou camarades de classe de leur enfant qui leur en parlent. Dans ce cas, il est nécessaire d’aller parler au professeur. L’école active alors un protocole : elle observe l’enfant et voit ce qui se passe. S’ils voient qu’un enfant ne peut jamais jouer parce qu’il n’en a pas le droit… ils doivent intervenir et travailler à l’intégration de tous.
Devrions-nous enseigner aux enfants comment agir lorsqu’ils voient un autre enfant être victime d’intimidation ?
Il y a des enfants qui interviennent et même qui signalent un cas d’intimidation. Mais ce n’est pas une situation confortable, car l’intimidateur se retourne aussi contre lui. Nous devons beaucoup renforcer ces enfants courageux, car c’est le comportement que tous les enfants devraient avoir.
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